La pièce a été créée à Paris en 2002 (Ribes dirige le Théâtre du Rond-Point) et joué souvent à Bruxelles. Sans doute se souvient-on, tout particulièrement, de la version d’Erick De Staercke (2010) avec Alexandre Von Sivers et Anne-Marie Cappeliez…

Molière de la meilleure pièce comique et du meilleur auteur, Théâtre sans animaux se présente comme une série de saynètes plus absurdes les unes que les autres, une succession de scènes cocasses  écrites dans un style à la fois poétique et décalé.

Ribes est un frère de Ionesco ou de Beckett. On y retrouve les traits ironiques, voire anarchistes, de ces auteurs considérés naguère comme d’avant-garde.

Le délire, la folie sont-ils le propre de l’homme ?

Oui, bien sûr, sans évoquer nécessairement la Nef des fous de Jérôme Bosch ou…  les derniers événements des plus tragiques que nous avons vécus, sans rappeler les théories conspirationnistes les plus folles qui courent sur l’Internet ou, plus modestement, les dernières conséquences des incuries, gaffes et contre-gaffes de certains de nos élus (et des jeux de mots qu’elles ont pu susciter), tout tendrait à montrer que notre vie est davantage dominée par le non-sens, l’absurdité que par la saine raison qui, parfois d’ailleurs, déraille – elle aussi ! – pour aboutir aux conséquences les plus folles.

Dans la lignée du dadaïsme, des surréalistes, d’un rire que l’auteur qualifie de « résistance »,  de « liberté », les saynètes de Théâtre sans animaux sont des fables désopilantes fondées sur la notion de rupture… 

« J’ai une nouvelle pour toi. Je suis devenu plus intelligent que toi. »

« Tu t’appelles Monique, toi, ma fille unique. Tu t’appelles Monique ! »

Mal- être familial, rupture d’un couple, racisme,  pièges de la mémoire… tels sont quelques-uns des thèmes, dans le désordre, de Théâtre sans animaux.

« Si vous voulez vraiment voir comment le monde dysfonctionne, allez voir le Théâtre sans animaux. »